Les petites et moyennes entreprises ont de plus en plus de mal à se faire payer…

En 2023, les délais de paiement connaissent une augmentation alarmante en France, selon l’étude d’Altares. Ce phénomène, impactant surtout les PME et TPE, engendre de graves conséquences financières et menace la viabilité de nombreuses entreprises.

Les délais de paiement en augmentation en 2023

Selon la récente étude semestrielle Altares, moins de la moitié des entreprises françaises règlent leurs factures dans les délais impartis, une tendance similaire à la moyenne européenne. Pour les entreprises françaises, on peut observer une augmentation notable des délais de paiement, en particulier pour les retards de paiement des factures dépassant les 30 jours.

En plongeant plus profondément dans ces chiffres, on remarque que les PME et TPE sont celles qui souffrent le plus, avec une situation financière fragile et un besoin constant de trésorerie. Le contexte morose, marqué par une remontée des prix du pétrole et un coup de frein de l’activité économique, pourrait avoir des conséquences néfastes sur les délais de paiement à venir.

Un impact important sur la viabilité des entreprises

L’allongement des délais de paiement met en péril la santé financière des entreprises, en particulier des plus petites. En effet, les retards de paiement ont un effet domino sur l’écosystème économique, pouvant entraîner des pertes sèches pour certaines sociétés, incapables de régler leurs fournisseurs à temps ou de payer leur personnel correctement.

Les disparités existantes entre les entreprises françaises sont également à souligner : si la moyenne nationale est actuellement d’environ 12 jours de retard, certaines PME et TPE voient leurs délais de paiement grimper à des niveaux insoutenables, menaçant leur viabilité.

Le cas particulier de la taxe foncière

D’autre part, les contribuables sont actuellement confrontés au paiement obligatoire de la taxe foncière. Cette taxe a subi une revalorisation de l’ordre de 7,1% au niveau local, due principalement à l’inflation, à l’augmentation des valeurs locatives cadastrales, et à la décision d’activer le levier fiscal prise par 4 800 communes. Ce contexte peut ajouter à la pression sur les entreprises déjà en difficulté financière.

Une législation qui peine à être respectée

En France, la loi sur les délais de paiement fixe un délai normatif dans les opérations commerciales à 60 jours. Les entreprises ont la possibilité d’appliquer un délai maximal de 120 jours d’un commun accord entre le client et son fournisseur. Cependant, c’est ce délai maximal qui semble être devenu la norme, les grands clients imposant souvent à leurs petits fournisseurs de signer des avenants pour faire glisser les paiements de 2 à 4 mois.

Des patrons de TPME donnent l’alerte et déplorent cette situation qui met en péril la survie de leur entreprise. Ils appellent à un renforcement des sanctions pour lutter contre ces abus et inciter les entreprises à payer leurs factures en temps et en heure.

Quelles solutions pour améliorer la situation ?

Pour endiguer ces retards de paiement, plusieurs pistes peuvent être explorées. Tout d’abord, les pouvoirs publics doivent accentuer le contrôle du respect de la législation sur les délais de paiement et sanctionner sévèrement les abus. Des campagnes de sensibilisation pourraient également être mises en place pour responsabiliser les entreprises et les encourager à payer rapidement leurs fournisseurs.

L’innovation financière peut jouer un rôle crucial : des start-ups proposent ainsi des plateformes digitales facilitant le suivi et le règlement des factures, quand d’autres développent des systèmes de financement participatif pour soulager les tensions de trésorerie des entreprises en attente de paiement. Ces solutions innovantes ont le potentiel de changer la donne pour les PME et TPE en difficulté, en réduisant les délais de paiement et en offrant une meilleure visibilité sur l’état de leur trésorerie.

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