La démocratie en danger face à l’IA ?

Selon Laurent Cordonier, directeur de recherche à la Fondation Descartes pour l’information, les fake news menacent sérieusement l’avenir de la démocratie à l’échelle mondiale. Les médias, en tant que vecteurs d’information, sont directement concernés et doivent faire face à ce fléau. L’une des techniques utilisées pour propager ces fausses informations consiste à utiliser un média traditionnel, fiable et reconnu, qui diffusera ensuite ces informations biaisées ou mensongères.

Tous les types de médias sont potentiellement concernés

Comme le souligne un journaliste, il est inquiétant de constater que ces informations peuvent être relayées et partagées quel que soit leur support d’origine. Une fois publiées dans un média officiel, elles peuvent être disséquées, retravaillées et mises en scène sur les réseaux sociaux, puis dirigées vers un public ciblé. Les organisations de désinformation profitent également de leurs nombreux comptes fictifs pour donner de l’importance à leurs informations et les rendre virales.

  • Des conséquences néfastes pour la vie démocratique : Les fake news contribuent à fragiliser la démocratie, d’où la nécessité de lutter contre celles-ci tout en préservant la liberté d’expression.
  • L’exploitation des biais cognitifs : Les fausses informations trouvent leur succès en exploitant certains biais cognitifs, comme le biais de confirmation. Nous sommes encouragés à chercher plus d’informations qui confirment nos croyances plutôt que de confronter nos idées à une diversité d’opinions.

Le rôle de l’intelligence artificielle dans la propagation des fake news

Lyse Langlois, directrice de l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’IA et des technologies numériques et professeure à l’Université Laval au Québec, s’inquiète du rôle joué par l’intelligence artificielle (IA) dans la propagation des fausses informations et ses conséquences sur la démocratie. Elle précise que le Québec a mené une large consultation publique afin de comprendre les risques posés par l’IA, notamment depuis 2016 avec l’apparition d’agents conversationnels et de générateurs basés sur cette technologie.

  • Ciblage des discours dissidents : Des techniques telles que l’écoute sociale et le profiling pourraient permettre aux États de mettre en lumière les discours discordants, ce qui pose un réel problème pour le processus démocratique.
  • Fragmentation du débat public : Lyse Langlois souligne que l’IA accentue les dysfonctionnements dans la délibération publique, notamment en renforçant la fragmentation sociale. Elle crée des biais en réduisant la cohésion sociale et en enfermant les individus dans des “chambres d’écho”.

La plus grande difficulté avec l’intelligence artificielle est de détecter les deepfakes. L’IA est capable de créer du contenu manipulé ou trompeur. Cela pose un véritable problème géopolitique, car il devient de plus en plus difficile de détecter les contenus falsifiés, dits « deepfakes » car leur qualité est toujours plus grande.

Dans les années (voir les mois) à venir, nous allons devoir faire face à ces enjeux démocratiques et électoraux majeurs. Il est de la responsabilité des acteurs médiatiques et politiques de mettre en place les moyens et les régulations nécessaires pour lutter contre la propagation des fake news et préserver la liberté d’expression.

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